Tourisme de santé La Turquie étale son savoir-faire médical

En occupant une position géostratégique aux confins de l'Asie et de l'Europe, la Turquie veut attirer le monde chez elle grâce à la médecine et la beauté de ses villes millénaires. Le coût de ce « luxe » reste énigmatique.

Un œil attentif est recommandé aux touristes atterrissant en Turquie pour ne pas confondre un hôpital avec un hôtel. Derrière leurs comptoirs, des réceptionnistes de Livhospital en costume informent les clients sur les services proposés. Mais ceux-ci sont un peu particuliers, ils ne sont pas des diplômés d'une grande école d'hôtellerie mais plutôt d’une école de médecine. En fait, ce sont des paramédicaux. Leurs clients arrivent soit sur des fauteuils roulants soit sur un lit pliant depuis une ambulance. Le hall de l'hôpital, et le design des luminaires annoncent déjà la qualité des services offerts aux patients, comme dans un hôtel cinq étoiles. En arrivant dans un service donné, des réceptionnistes, toujours des paramédicaux, reçoivent et enregistrent chaque patient. Si la file d'attente est assez longue et que le cas du patient n'est pas urgent, les invités de l'hôpital sont priés de s’installer dans une salle d'attente, bercés par une musique douce. Pour les clients fortunés, le service offert est spécial. La famille du patient attend tout d'abord l'intervention médicale dans une salle d'attente qualifiée de suite royale. Tous les conforts y sont proposés, entre autres, un climatiseur, un poste téléviseur et une connexion internet wifi. Mais ce n’est pas seulement la famille du patient qui reçoit un traitement spécifique. Dans une chambre, le malade dispose aussi d'un poste téléviseur, d'une table, de magazine, d'une connexion wifi et d'un téléphone pour le service.Mais les vingt-huit hôpitaux en Turquie ne misent pas seulement sur la forme ou l'esthétique pour attirer les clients chez eux. Chacun d’eux vante sa spécialité. Certains proposent des médecins qualifiés dans la transplantation de cheveux. D'autres offrent des services dans la transplantation d'organe, l'oncologie ou la médecine esthétique. Ces hôpitaux abritent en tout plus de 4 000 lits avec quelque deux-cents personnels médicaux et chercheurs scientifiques.LeaderAprès les soins, les patients peuvent ensuite effectuer de petits ou de grands tours de villes. Ceux qui choisissent la capitale économique de la Turquie, Istanbul, ont l'occasion de faire une croisière, en bateau, dans le détroit de Bosphore qui relie la mer Noire à la mer de Marmara. Ce détroit marque, avec les Dardanelles, la limite méridionale entre les continents asiatique et européen. L'idéal est d'effectuer ce voyage durant la soirée pour admirer les bâtiments historiques transformés en hôtels de luxe illuminés par de multiples couleurs. Passer sous le pont du Bosphore, appelé le premier pont du Bosphore, entre les rives européennes et les rives asiatiques décorées de lumières multicolores, constitue également une expérience unique.En combinant le savoir-faire médical et le voyage d’agrément, la Turquie a gagné quelque deux milliards de dollars, l'année dernière. « La Turquie voudrait devenir l’un des leaders mondiaux du secteur du tourisme de santé, d’ici à 2023. Toutes les compétences et les infrastructures vont être ainsi mises en place en vue de générer en moyenne 20 milliards de dollars de recettes dans cette filière», a déclaré Mehmet Müezzinoglu, ministre turc de la Santé, lors de son discours d'ouverture au sixième Congrès international du tourisme de santé d’Istanbul le mois dernier.Durant cette visite, la question pour la délégation malgache, dirigée par Herlyne Ramihantaniarivo, directeur général de la Santé au ministère de la Santé publique, est la suivante : la population malgache aura-t-elle les moyens de profiter de ces offres Aucun tarif sur ces offres n'a été dévoilé aux visiteurs durant ce congrès. Seulement, un euro vaut deux liras turcs, en moyenne. Et pour bénéficier d’un déjeuner dans une bouffe rapide, il faut payer environ dix liras soit cinq euros, ou 15 000 ariary. Ceux qui souhaitent aller en Turquie doivent aussi transiter en Afrique du Sud ou au Kenya. La durée de vol entre Johannesburg (Afrique du Sud)-Istanbul (Turquie) s'avère assez long, plus de neuf heures, en moyenne. Tandis que le vol Istanbul et Nairobi (Kenya) peut durer plus de cinq heures.
Vonjy Radasimalala
Vendredi 06 decembre 2013
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